Paroles: Raymond Asso
Musique: Jean Villard
Y avait qu'à r'garder sa figure
Et tout de suite on comprenait :
Monsieur
Browning, qu'on l'appelait,
Un nom qui sentait l'aventure.
C'était le roi
du revolver.
Il en avait de magnifiques
Qu'il avait ram'nés
d'Amérique,
Où qu'on fabriqu' les vrais gangsters.
Il nous racontait son
histoire,
Son premier crim' et puis la gloire,
Browning, Browning.
Il
nous montrait des tas d'photos
Pris's en premièr' pag' des
journaux,
Browning, Browning.
Il nous disait : "Vous autr's en
France,
Vous manquez encor' d'expérience.",
Browning, Browning.
Avec
ça, pas besoin d'êtr' fort.
C'est l'maladroit qu'a toujours tort
Et viv'
Browning.
Parc' qu'il avait de l'élégance
Et des costum's de
cinéma,
Il nous r'gardait de haut en bas
Avec mépris et insolence
Et
tout's nos femm's, ell's l'admiraient
"Ah ! comment c'est qu'il a
d'allure
Et ce typ' là, quelle envergure."
Mais nous, les homm's, il nous
courait.
C'était toujours la mêm' histoire :
Son premier crim' et puis la
gloire,
Browning, Browning.
On l'voyait sur les grands journaux,
Juste
à côté d'Greta Garbo,
Browning, Browning.
A l'écouter, on d'venait
bête.
On n'avait plus qu'ça dans la tête,
Browning, Browning
Et nous
pensions "Marre à la fin !
Il nous ennuie, l'Américain
Et son
Browning."
Pour nous apprendr' la vraie manière,
Pour nous donner un'
bonn' leçon,
Il a tenu, ce brav' garçon,
A nous montrer son
savoir-faire.
C'est dans un' sall' de restaurant
Qu'il a voulu fair'
l'expérience,
Mais le pauvr' typ' n'a pas eu d'chance.
Comme il sortait
ses instruments,
Il a roulé sous la banquette
Avec un p'tit trou dans la
tête,
Browning, Browning.
Oh ça n'a pas claqué bien fort
Mais tout de
mêm', il en est mort,
Browning, Browning,
Et puis quelqu'un dans le
silence
A dit "Maint'nant à quoi qu'tu penses,
Browning, Browning ?"
Il
pens' plus rien puisqu'il est mort.
Tu parlais trop... ben t'as eu
tort.
Bye-Bye, Browning.